Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Mon blog professionnel, à l'attention des dirigeants d'entreprises, fait un point régulier sur les questions de management, gestion des crises. Il suit de près l'actualité sociale, les risques psychosociaux et les négociations en cours

Conduire une enquête en ligne sur les risques psychosociaux

RéseauxL'enquête quantitative sur les risques psychosociaux via un Intranet peut se révéler utile dans une démarche de prévention. Mais, à quelles conditions ?

Un cadre et des objectifs


La difficulté principale ne réside pas comme on pourrait le croire, dans le recours aux  NTIC, mais bel et bien dans l'attention portée au cadre initial du dispositif global d'évaluation des risques. Cette étape, trop souvent négligée, peut rendre caduque toute forme d'enquête dans ce sens.
La première question à se poser : ma situation est-elle adaptée à la réalisation d'une enquête ?

> Ai-je déjà suffisamment de personnes à interroger ? En-dessous de 30 personnes, non seulement la pertinence est quasi nulle, mais elle pose un problème de légalité. A ce stade, il est préférable de réaliser des interviews individuelles, plus prometteuses sur la richesse et la finesse des informations.
 
> Que cherchons-nous à savoir ?
L'entreprise peut simplement souhaiter avoir le baromètre du niveau de stress ou identifier les sources de risques dans le champ psychosocial et dans l'environnement global de travail. Ce qui rend très différentes les réponses apportées.

 
> Que voulons-nous faire des informations recueillies ?
- Aider les personnes qui souffrent d'un niveau de stress très élevé, 
- Soutenir et former les salariés à de nouvelles exigences de travail ou aux mutations du travail,
- Chercher à réorganiser ce qui se révèle être source de souffrance dans l'environnement de travail.

La réponse sera donc positive si nous avons suffisamment de personnes à interroger et si nous nous engageons à donner des réponses à la souffrance ou aux risques mis en exergue.

Les fondamentaux de l'enquête


> L'enquête standard par opposition à l'enquête surmesure.
 L'enquête "standard" est un type d'enquête qui comporte systématiquement les mêmes questions, et qui sert à établir des mesures sur un sujet particulier, quelles que soient les spécificités liées au contexte.

Prenons l'exemple du questionnaire de Karasek. Ce questionnaire est utilisé dans l’étude des contraintes mentales au travail et de leurs effets sur la santé dans un cadre épidémiologique, mais ne tient pas compte de l'aspect sociologique des organisations, ni du contexte macro-économique.
Sa diffusion datant de la fin des années 70, il  intégre insuffisamment l'évolution du travail contemporain, comme le développement  des nouvelles technologies dans le quotidien professionnel qui est aujourd'hui  un facteur de stress fréquent.

Ce questionnaire comporte donc une limite majeure: il ne prend pas en compte le contexte dans lequel les enquêtés évoluent, et ne sauraient mesurer autre chose que le stress individuel. Un type d'approche qui a largement montré ses limites.

> Si nous voulons aborder l'évaluation des risques psychosociaux dans une approche qui ne saurait être autre que globale et avant tout collective, il est donc largement préférable d'envisager une enquête sur mesure.

Il s'agit là d' ntégrer les fondamentaux du contexte de travail (hygiène et sécurité, charge de travail, reconnaissance du travail etc.), pour se rapprocher  de la réalité du terrain:

- en approfondissant certains aspects du travail et/ou de la relation au travail sur lesquels des "soupçons" qui pourraient constituer des facteurs aggravants,
- en tenant compte des changements récents et leur niveau d'assimilation,
- en intégrant des variables spécifiques liées aux différents métiers de l'entreprise (entre une vendeuse en magasin, un cadre dirigeant, une ouvrière dans les métiers à tisser et un convoyeur de fonds, l'évaluation des risques est forcément très différente).


- Évidemment, l'élaboration de ce type de questionnaire se réalise avec les concours de personnes qualifiées dans l'entreprise (DRH, CHSCT, DP, Directeurs techniques etc.) dans l'objectif de recueillir les besoins propres et de les impliquer dans la démarche.

> Le nombre de questions quant à lui, fait débat : 30, 50, 90, 160 questions. Où se trouve la juste mesure?
Concernant les RPS, je ne trouve pas crédible de promettre une lecture fine à 50 questions, en revanche au-delà de 90 questions, il apparaît difficile de capter l'attention et la motivation des enquêtés.

La mobilisation des répondants est par ailleurs étroitement liée à l'investissement mis dans la communication en interne, elle aussi, trop souvent négligée.

L'avantage de l'enquête en ligne : les coûts réduits


L'automatisation du processus rend faibles les coûts de traitement et d'administration, tout en permettant  de rérer un volume très important d'informations.
 Un choix arge de solutions logicielles s'offre à nous. Reste le temps consacré à l'élaboration en ligne des pages du questionnaire. L'administration (invitations, relances, authentifications etc.) se programme elle aussi très facilement.

Gardons à l'esprit qu'en ce qui concerne les risques psychosociaux, rien ne doit être laissé au hasard, et encore moins standardisé. Chaque entreprise est le résultat de son histoire propre, et doit être évaluée dans la richesse de ses spécificités pour la bien comprendre.
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article