Mon blog professionnel, à l'attention des dirigeants d'entreprises, fait un point régulier sur les questions de management, gestion des crises. Il suit de près l'actualité sociale, les risques psychosociaux et les négociations en cours
Le présentéisme, qui pourrait se définir comme le fait d'être au bureau pour ne rien faire, est un mal insidieux dans l'entreprise, car difficile à quantifier. Mais il ajoute à l'absentéisme, qui sert souvent d'indicateur de la qualité de vie au travail, un absentéisme larvé, peut-être plus problématique encore Cette thématique gagnerait à être abordée lors de la négociation entre partenaires sociaux engagée vendredi sur la qualité de vie au travail et l'égalité professionnelle. Mais, si l'on veut agir sur le présentéisme, nous n'avons pas le choix : il faut améliorer la qualité de vie au travail.
Il est vrai que, fréquemment, les entreprises voient le problème à l'envers en pensant que la seule présence des collaborateurs suffit à assurer la performance productive. Or, avec les inquiétudes ambiantes sur l'emploi, de nombreuses personnes qui ne sont affectées que de troubles mineurs (réactions allergiques, petits eczémas, rhumes qui évoluent mal...) sont présentes au travail, mais éprouvent les pires difficultés pour se concentrer. Elles sont physiquement présentes, mais avec toutes les manifestations du désengagement.
Une étude de 2009 au Royaume-Uni illustre la nécessité d'agir : elle estimait que "les jours perdus attribués au présentéisme étaient 1,5 fois plus importants que ceux attribués à l'absentéisme". Aussi, certains experts partagent-ils l'idée que le présentéisme coûte plus cher que l'absentéisme, même si ce dernier demeure un bon indicateur du climat de l'entreprise.
On sait, en effet, qu'en période de crise, on observe toujours une diminution du taux d'absentéisme notamment parce que les salariés s'accrochent à leur emploi. Cela ne signifie pas, pour autant, qu'ils restent mobilisés. Ainsi, selon le Baromètre d'Alma Consulting Group publié au début du mois, le taux d'absentéisme dans les entreprises a atteint l'an dernier son niveau le plus bas depuis 2007 avec 3,84%, soit 14 jours d'absence par an et par salarié.