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Mon blog professionnel, à l'attention des dirigeants d'entreprises, fait un point régulier sur les questions de management, gestion des crises. Il suit de près l'actualité sociale, les risques psychosociaux et les négociations en cours

Fortune de mer pour Surcouf

surcoufHélas, nous n’irons plus fouiner dans cette immense caverne technologique que constituaient les magasins Surcouf. Grâce à leur image, ils avaient transformé tout le quartier Daumesnil en attirant dans leur environnement immédiat une myriade d’assembleurs et de revendeurs chinois, où les geeks dépensaient des fortunes avec le sentiment de faire de bonnes affaires. Ce mercredi, le tribunal de commerce de Lille a constaté que, faute de repreneur, l’entreprise qui se trouvait en redressement devait être mise en liquidation. Elle fermera donc, à la fin d’octobre, les six magasins qui lui restaient.

 

Cette affaire, qui laisse 390 salariés sur le carreau (elle en comptait encore 500 en début d’année) est l’illustration regrettable des effets de la gestion aventureuse d’un dirigeant, doté d’un solide viatique familial, mais qui n’avait jamais réussi son permis de conduire les entreprises : il avait abandonné ses études avant le bac. Fils de Stéphane Mulliez, créateur de Picwic et petit-neveu de Gérard Mulliez, le fondateur du groupe Auchan, il avait ouvert en 1999 Youg’s, une enseigne de matériel bureautique avant d’acheter en 2009 à PPR l’entreprise Surcouf qu’il fusionna avec la précédente.

 

À 37 ans, décrit comme atteint de la folie des grandeurs (il avait ouvert un fastueux magasins à côté du siège lillois de l’entreprise) il a enferré son entreprise dans de graves erreurs stratégiques, comme celle de garantir à ses clients le même prix que sur Internet. Résultat : un déficit de 34 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 170 millions.

 

Bien sûr, des accidents économiques se produisent tous les jours. Mais, même s’il serait affreusement contreproductif de mettre sous tutelle un employeur, on éprouve ici le sentiment amer que toute une communauté s’est trouvée précipitée au fossé parce qu’un enfant gâté s’est acheté un jouet qui le dépassait. Foutue fortune de mer pour Surcouf.

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