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Mon blog professionnel, à l'attention des dirigeants d'entreprises, fait un point régulier sur les questions de management, gestion des crises. Il suit de près l'actualité sociale, les risques psychosociaux et les négociations en cours

Il arrive que le métro nous réconcilie avec les autres et avec nous-mêmes

images-copie-2Certains jours, il arrive que les idées reçues, auxquelles vous avez fini par croire après vous en être défendu, soient aimablement culbutées. Ainsi mardi soir, me trouvant prisonnier d’un métro en panne, ai-je dû reconsidérer l’image récurrente du parisien revêche et furieusement ignorant de l’autre alors que notre rame se trouvait arrêtée en plein tunnel, à 200 mètres de la gare de Passy.

 

D’abord, chacun a cru à l’habituel arrêt pour régulation du trafic. Prenant son mal en patience, il s’est replié dans ses pensées ou sur sa liseuse électronique dans l’attente du redémarrage. Puis le temps a passé, franchissant les limites habituelles d’une pause circulatoire tandis que le contrôleur annonçait, dans le grésillement puissant d’un micro peu audible, qu’il s’agissait d’une panne électrique dont on recherchait la cause.

 

Alors, j’ai vu mes compagnons se détendre, tenter d’appeler leur famille pour annoncer leur retard. Sans succès, car leur réseau se trouvait lui aussi en panne. Sauf dans un coin du wagon où, quelques bienheureux avaient réussi à se connecter et proposaient à la cantonade leur service téléphonique.

 

Certaines conversations se sont nouées. Un bordelais qui allait rater son avion à Orly proposait à une jeune couple de visiteurs américains, dans un anglais laborieux, ses conseils gastronomiques à Paris, avant de promouvoir le bassin d’Arcachon et la dune du Pilat. Certains proposaient de laisser leur siège à ceux qui étaient resté debout et les codes de la sociabilité se sont mis à retrouver la place que la tradition nous avait appris à leur assigner.

 

Ces mêmes codes ont joué à plein quand il a fallu, descendre sur la voie d’une hauteur de l’ordre d’un mètre trente. Chacun s’est aidé. Tous, nous avons patienté en attendant notre tour de longer le train entre le mur et le câble d’alimentation heureusement désamorcé, avant de marcher ensemble, sous la voûte magnifique, éclairée de loin en loin par quelques lumières de sécurité. Enjambant les traverses à leur rythme, nous avons rejoint la lumière de la station et la ville qui, étonnamment, se trouvait toujours là avec son quai éclairé, son réseau téléphonique et sa petite pluie bienfaisante.

 

Allez croire avec cela, que nous sommes enfermés perpétuité dans la carapace qui nous isole du monde, prêts à mordre celui qui fait mine de s’introduire dans notre territoire dont nous surveillons l’alentour du haut de notre infinie méfiance…

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