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Mon blog professionnel, à l'attention des dirigeants d'entreprises, fait un point régulier sur les questions de management, gestion des crises. Il suit de près l'actualité sociale, les risques psychosociaux et les négociations en cours

L'horizon du passé

PasséLe progrès a toujours été motorisé par l'existence d'une ou plusieurs catégories sociales intermédiaires entre altitudes et tréfonds sociaux. La bourgeoisie, entre noblesse et tiers état, puis les classes moyennes, cols blancs sur cols bleus. Dans cette histoire sociale portée jusqu'à nous depuis la révolution française, la variété des situations favorisait la mobilité sociale et, mieux encore, l'espoir de mobilité.

 

L'idée de gueuserie

C'est l'espoir qui a entretenu la stabilité de nos sociétés. Un espoir qui aujourd'hui abandonne des populations entières, notamment sur le pourtour méditerranéen. Avec le chômage qui touche parfois plus du quart des actifs et des classe dirigeantes qui refusent d'entendre les indignations ou les clameurs de printemps sans lendemain, c'est un gouffre qui se tient béant devant nous. L'idée de gueuserie retrouve une place dans l'extension de postures nouées autour de la souffrance et des angoisses. 

 

Ce retour des gueux se manifeste non comme une société interlope  mais comme une vision de soi  dénuée de toute estime et que dépouillée du moindre espoir. Son expansion constitue, à mon sens, le phénomène majeur de l'évolution sociale actuelle. "Où est passé l'avenir?", interrogeait avec justesse Marc Augé, en 2008.

 

Où est passé l'avenir ?

La réponse est simple : il est désormais retourné comme un gant et l'horizon se recroqueville sur le passé. C'est le passé qui rassure. C'est lui qui a balayé l'espoir d'une vie meilleure véhiculée par l'idée de progrès pour imposer la nostalgie régressive qui caractérise les temps présents. D'ailleurs, le progrès existe-t-il encore dans l'esprit des masses arabes ou grecques ? Y a-t-il un autre espoir que celui qui mêle assistance aux personnes en difficulté et retour aux certitudes religieuses... fondamentales ?

 

Voilà le terreau sur lequel prospèrent les fondamentalismes sur la rive Sud et les populismes sur la rive Nord de la mer intérieure. Dans un pareil contexte, il va devenir de plus en plus délicat de fonder dans nos entreprises autant que nos sociétés ce lien de confiance sans lequel nulle légitimité n'est possible et faute duquel l'idée de gouvernance s'épuise.

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