Mon blog professionnel, à l'attention des dirigeants d'entreprises, fait un point régulier sur les questions de management, gestion des crises. Il suit de près l'actualité sociale, les risques psychosociaux et les négociations en cours
Comment comprendre le demi succès de la grève du 27 mai motivée par la réforme des retraites au moment où s'effondre le moral des Français et où l'indice de confiance plonge dans des abysses?
On pourrait y voir une manière de déconnexion entre la perception très négative de l'avenir économico-social du pays et un moindre pessimisme quand aux perspectives personnelle. L'enquête de l'INSEE sur le moral des Français tendrait à l'indiquer.
Cependant, faute d'élément probant pour le qualifier, on peut aussi faire l'hypothèse du fait que les Français ont, d'une certaine façon, baissé les bras? L'échec relatif (en termes de résultats) des principaux mouvements sociaux précédents, sur les retraites, déjà, et sur la sécurité sociale, ont été reçus comme des gifles par l'opinion qui en a encore la joue rougie.
Probablement aussi, existe-t-il, dans la profondeur de l'opinion, l'anticipation d'une situation économique considérablement durcie, au fil d'un plan de rigueur qui apparaît aussi inévitable que l'abaissement de l'excellente cotation française (AAA) qui viendra automatiquement renchérir le coût du crédit, tant pour l'État que pour les entreprises et les particuliers. Car, pas plus que le nuage de Tchernobyl, la pression des marchés ne s'arrêtera pas aux frontières de la Grèce, de l'Espagne et du Portugal.
Le résultat probable, par-delà les jours sombres du point de vue économique, consistera en l'extension du domaine du repli sur soir, avec les conséquences imaginables sur la solitude de plus en plus grande des individus et la pression qu'ils devront supporter. De plus en plus seuls.