Mon blog professionnel, à l'attention des dirigeants d'entreprises, fait un point régulier sur les questions de management, gestion des crises. Il suit de près l'actualité sociale, les risques psychosociaux et les négociations en cours
Juste au-dessus de la plage, en contact avec la terre nourricière, j’ai le haut de la nuque pointée sur la voûte céleste. Comme si la clarté stellaire tapissait l’intérieur de ma calotte crânienne. C’est le milieu de la nuit tropicale sur cette île asiatique et la vague régulière balaie le sable de son éventail. Puissant et serein. De la gauche vers la droite.
Peu à peu, je me libère des pesanteurs du passé et des anticipations de l’avenir. Elles forment autour de moi toute une laisse mentale. Lourds objets qui semblèrent nécessaires, petites épluchures de crayon, légères mais inutiles, fatras de liens dénoués. Un manteau dont progressivement le poids se réduit. Il ne disparaît pas totalement, hélas, mais l’allégeant, on avance plus aisément vers le silence intérieur.
Déjà, j’ai presque oublié mon souffle, grâce auquel j’étais entré dans la méditation. Le regard flotte dans l’espace indistinct qui paraît faire cercle autour de moi. En face, piquetant ce qui doit dessiner l’horizon, les bateaux des pêcheurs forment une ligne de lucioles immobiles. Cette immensité m’enveloppe et m’absorbe. La vague masse l’âme au rythme d’un lent métronome.
Soudain, j’entre dans la pureté de l’instant présent, habité d’un vaste silence intérieur. Être là. Juste là. Seulement présent. Disparue la flèche du temps pour laisser la place libre à la pleine conscience.