Mon blog professionnel, à l'attention des dirigeants d'entreprises, fait un point régulier sur les questions de management, gestion des crises. Il suit de près l'actualité sociale, les risques psychosociaux et les négociations en cours
Il semblerait qu’aujourd’hui il n’y ait point de crise sans réseaux sociaux. Tout naîtrait au comptoir de ce café du commerce sans limites où les points de vue fusent à la vitesse du pouce sur l’écran tactile, énoncés et repris longtemps avant d’être pensés. De plus en plus, la crise – je veux dire le phénomène socio-communicationnel – devient une maladie virale.
Faut-il alors continûment trembler en anticipant le pire ? Faut-il, en considérant le virus critique comme une maladie potentiellement létale, multiplier les prises massives d’antibiotiques managério-médiatiques ?
Ce serait là jouer à se faire peur. Que l’on parle de vous en mal – le fameux bad buzz – ne vous oblige pas automatiquement à solliciter l’extrême onction d’une batterie de conseils aussi avisés que pathogènes. Certes, l’Internet 2.0 accélère l’irruption des problématiques dans l’espace public. Mais, il ne fabrique pas l’accident industriel. Souvent, il se limite à empoigner un incident pour en faire sa gelée royale, laquelle s’épuise, comme le pot, à la vitesse de la gourmandise qu’elle suscite. Une crise chasse l'autre, comme l'énonce la sagesse médiatique.
À l’affolement, il convient donc de préférer l’évaluation et la vigilance aux signaux faibles apparaissant dans les lointains, annonciateurs de ruptures possibles. Bref, prendre un minimum de recul, suspendre l’emballement du temps, avant de lâcher la bride aux réactions.